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Page:Lettres chinoises, indiennes et tartares à Monsieur Paw, 1776.djvu/279

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gage de ma tendreſſe ». Les chevaux s’arrêtent devant la porte, elle deſcend & offre des préſens à ses enfans : elle donne aux fils des brodequins d’or, & de beaux voiles aux filles. Au petit inocent, qui couche dans le berceaux, elle envoit une Robe.

Aſan voyant de loin cette ſcene, rappelle ses fils : « revenez à moi, mes enfans ; laiſſez cette cruelle mere, qui a un cœur d’airain, & qui ne reſſent plus pour vous aucune pitié »

Entendant ces paroles, cette veuve affligée pâlit & tombe par terre. Son ame quitte ſon corps au moment qu’elle voit partir ſes enfans.