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LETTRE SIXIÈME


par un Adonis ; toutes les pines étant pines, c’est donc ce que je me représente qui me procure des jouissances plus ou moins douces. — Mais à force de baiser tu dois être blasée ? — Oui et non. Si l’objet qui s’offre à moi me plaît, je suis en train rien que d’y penser. Si au contraire il me répugne, je ferme les yeux, et pour me faire naître des désirs, je lui dis de me trousser par degré et lentement… Et comme Éléonore se troussa effectivement en me parlant, je ne pus résister plus longtemps. Je la foutis de toutes les manières. La gueuse me fournit dix décharges contre moi une. C’est la volupté personnifiée. Mon doux ange, me dit-elle en me quittant, je sais qu’il faut que je meure à force de foutre. Reviens me voir, contribue à mon trépas, et si tu as beaucoup d’amis qui te ressemblent, adresse-les moi.

Je te la recommande, ma petite bonne femme. Adieu, jusqu’à demain.

Ton véritable ami,
B…