Page:Lettres d’un habitant des Landes, Frédéric Bastiat.djvu/102

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faut bien que cela soit, puisque tout le monde le dit, et j’ai essuyé déjà je ne sais combien de bourrasques verbales et épistolaires. Je ne prétends pas avoir raison contre tous, quoique Mme  Cheuvreux me traite, d’avance, de sophiste. La vérité est que je ne pouvais guère me dispenser de faire acte de présence à la Chambre avant les vacances ; après cela, j’avoue que je cède un peu à la fantaisie. Depuis quelque temps, j’ai une douleur toute locale au larynx, insupportable à cause de sa continuité ; il me semble que je trouverai du soulagement en changeant de place.

Mlle  Louise peut craindre que sa lettre se soit égarée dans les Pyrénées. Veuillez la rassurer, on me l’a remise ici à mon arrivée ; vraiment, c’eût été pour moi une grande privation, car votre chère enfant a l’art (si c’est un art) de mettre dans ses lettres son âme et sa bonté. Elle me parle de l’impression que fait sur elle la littérature anglaise ; puis elle déplore la perte des croyances qui caractérise la nôtre.

Je me disposais à répondre une dissertation sur ce texte, mais je la lui épargne ; puisque je pars demain ; je prendrai de vive voix ma revanche.