Page:Lettres d’un habitant des Landes, Frédéric Bastiat.djvu/133

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Je voudrais pouvoir vous donner à ce sujet des explications, mais bon Dieu ! des explications, il faudrait beaucoup écrire et je ne puis.

Mon ami, sous des milliers de rapports, j’éprouve le supplice de Tantale. En voici un nouvel exemple, je voudrais vous dire toute ma pensée, et je n’en ai pas la force…




Rome, samedi 14 décembre 1850.


Bien chère madame Cheuvreux,



Jespère m’asseoir quelquefois à ce pupitre, ajouter une ligne à une ligne pour vous envoyer un souvenir.

Je n’ai jamais été si près du néant et je voudrais être tout-puissant pour rendre la mer calme comme un lac.

Quelles émotions, quels devoirs vous attendent à Paris ! Ma seule consolation, c’est de me dire que vous êtes prête à entrer, avec une courageuse énergie, dans la voie que Dieu vous aura préparée, fût-ce la plus pénible.

Ma santé est la même. Si j’entreprenais