Page:Lettres d’un habitant des Landes, Frédéric Bastiat.djvu/44

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cation mensuelle comme celles de Lamartine et de Louis Blanc. Il me semble que notre doctrine gagnerait comme un incendie, ou plutôt comme une lumière, car elle n’a certes rien d’incendiaire. Partout où je la prêche, je trouve les esprits merveilleusement disposés à la recevoir. J’en ai fait l’expérience sur mes collègues du conseil général. Deux obstacles m’effrayent : la santé et le cautionnement. Nous en causerons bientôt, car j’ai l’espoir de passer avec vous la journée du 30 septembre.

Adieu, mon cher monsieur, si vous avez un moment à perdre, épargnez à ces dames la peine de m’écrire. Veuillez les assurer que le régime de privation où elles me tiennent ne me fait pas oublier leur bienveillance inépuisable.


F. Bastiat.




Mugron 18 septembre 1849.


Madame,



Il y a un fond de tristesse dans votre lettre, madame, c’est bien naturel. Vous veniez de perdre une amie d’enfance. Dans ces circonstances, le premier sentiment est celui du regret, ensuite on jette un regard troublé sur son entourage, et on finit par faire un retour sur soi-même ; l’esprit interroge le grand inconnu et, ne recevant aucune réponse, il s’épouvante ; c’est qu’il y a là un mystère qui n’est pas accessible à l’esprit, mais au cœur. — Peut-on douter sur un tombeau ?