Page:Lettres d’un habitant des Landes, Frédéric Bastiat.djvu/6

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Angleterre auprès de Richard Cobden et retourne chez lui. Mais de plus en plus dominé par le besoin d’être utile et de combattre l’erreur, il s’arrache de nouveau à sa chère solitude et revient dans cette Babylone, comme il l’appelle, cette Babylone qui l’attire, l’effraie, l’épuise et le tuera en moins de quatre années. Là il continue l’organisation du libre échange, commencée à Bordeaux, fonde un journal, parle en public, ouvre un cours à la jeunesse des Écoles, prononce des discours en province, au Havre, à Lyon, à Marseille, confie des articles à trois feuilles différentes et publie en même temps des pamphlets, véritables petits chefs-d’œuvre, qui réfutent les funestes théories prêchées d’un bout de la France à l’autre.

Loin de toutes ses douces habitudes, séparé d’une tante qui lui a servi de mère, d’un ami, son frère par le cœur et l’intelligence, Bastiat, atteint déjà d’un mal très-grave, se sent isolé, attristé au milieu de tant d’inconnus.