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Page:Lettres de Mlle de Lespinasse (éd. Garnier).djvu/33

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le fit un jour, les Tuileries par une belle matinée de soleil, et avec elle on dira : « Oh ! qu’elles étaient belles ! le divin temps qu’il faisait ! l’air que je respirais me servait de calmant ; j’aimais, je regrettais, je désirais ; mais tous ces sentiments avaient l’empreinte de la douceur et de la mélancolie. Oh ! cette manière de sentir a plus de charme que l’ardeur et les secousses de la passion ! Oui, je crois que je m’en dégoûte ; je ne veux plus aimer fort ; j’aimerai doucement… » Et pourtant, au même moment où elle dit qu’elle aimera doucement, elle ajoute : « mais jamais faiblement ». Et voilà la morsure qui la reprend. Oh ! non, ceux qui ont une fois goûté au poison ne s’en guérissent jamais !


NOTE BIBLIOGRAPHIQUE

Les lettres de Mlle de Lespinasse ont paru pour la première fois sous ce titre : Lettres de Mademoiselle de Lespinasse écrites depuis l’année 1773 jusqu’à l’année 1776 ; suivies de deux chapitres dans le genre du Voyage Sentimental, de Sterne, par le même auteur. Paris, Léopold Collin, 1809, 2 vol. in-8.

Une nouvelle édition en fut publiée deux ans plus tard : Lettres de Mademoiselle de Lespinasse écrites, etc ; augmentées de son éloge sous le nom d’Éliza, par M. de Guibert, et de deux opuscules de d’Alembert. Paris, Longchamps, 1811, 2 vol. in-18.

En 1820, parut un ouvrage apocryphe intitulé : Nouvelles Lettres de Mademoiselle de Lespinasse, suivies du portrait