Page:Lettres de Pierre Loti à Mme Juliette Adam (1880-1922), 1924.djvu/9

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AVANT-PROPOS ÉCRIT LE JOUR OU J’AI APPRIS LA MORT DE MON FILS LOTI Le ’Choix de la maternité dans l’amitié fait jaillir sa source au plus profond du coeur. Les grandes joies qu’elle donne engendrent les grands chagrins. La mort de mon fils Loti, dont j’avais toujours refusé d’admettre les possibilités avant la mienne, et alors qu’il courait les plus grands dangers, a été pour moi à tel point douloureuse que je n’ai qu’une pensée f’aire partager mon chagrin pour l’alléger. Bien peu, même parmi ses amis intimes, ont connu sa sensibilité tendre, sa gaieté jeune et goguenarde,sa préoccupation de chaque heure de faire bien le Bien ! J’étais vraiment sa mère et Elle, la vraie, la si douce, la généreuse, répétait,