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ACCORDÉES AUX ARTISTES EN FRANCE.

obtenir des bienfaits qui établissent ou ajoutent à leur fortune, une émulation plus noble les anime, et, par une étude suivie, ils cberchent à acquérir des lumières supérieures dont l’aplication puisse les rendre recommandables en contribuant à la splendeur de l’État, ces sentiments sont héréditaires dans la famille de nostre très-cher et bien-amé Nicolas d’Orbay, architecte de la première classe de notre académie et controlleur de ses bastimens ; ses père et ayeul, et le sieur Dorbay, son oncle, l’un de nos premiers architectes, ont été successivement attachés au service des roys nos prédécesseurs ; plusieurs édifices publics que l’histoire a consacrés à la postérité, et dont ils ont donné les plans et suivy l’exécution, sont autant de monuments qui immortalisent leur goût et leurs talens, le sieur Dorbay a dignement suivy les traces de ces ancestres depuis quarente ans qu’il nous sert dans nos bastimens ; il nous y a donné dans toute occasion des preuves de l’étendue de ses connaissances dans l’art de l’architecture et de sa précision dans l’exécution des ouvrages considérables dont il a été chargé, son zèle pour notre service et son désintéressement l’ont rendu égallement digne de notre bienveillance, nous croyons ne pouvoir luy en donner une marque plus distinguée qu’en luy accordant des honneurs qu’il puisse transmettre à ses descendants et que nous avons toujours réservés à la vertu. A ces causes et autres et à ce nous mouvans… nous avons annoblis et par les présentes signées de notre main annoblissons nostre très-cher et bien-amé N. Dorbay et ses enfants masles et femelles, nez et à naistre… et prennent la qualité d’escuyer dont nous les avons décoré…

Donné à Compiégne, au mois de juillet, l’an de grâce 1738.

Archives nationales : Z, 6031, fol. 103.




XII.


SOUFFLOT[1] architecte.

Né en 1713, Soufflot, quand il reçut ses lettres d’anoblissement, n’avait pas encore exécuté l’édifice qui devait immortaliser son nom.

  1. Nous devons la communication des deux documents relatifs à Soufflot et à Cochin à l’obligeance de notre ami, M. Courajod. Nous tenons à lui exprimer ici nos remerciements.