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Page:Lettres galantes et philosophiques de deux nones, 1797.djvu/68

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de Dieu, tandis qu’elle-même cède à celle du diable.

Voilà, ma sœur, quels sont, en abrégé, les documens qu’on grave dans nos cœurs ; et c’est à des pareilles institutions, qu’on nous force, en dépit du bon sens, de devoir nos idées : venons au chapitre de la religion.

Tout l’attirail de la religion, ma sœur, ne saurait avoir rien d’imposant pour les personnes éclairées : c’est un préjugé favorable à l’erreur, et il est nécessaire que le levain de la superstition subsiste. Quoique la plupart la regardent comme la boîte de Pandore ; quoiqu’un grand homme ait dit que, de toutes les erreurs la plus dangereuse, c’est l’erreur divinisée, son systême est néanmoins utile, en ce qu’il règle la multitude, et qu’il contient dans le respect la boue de la canaille.

Un homme érudit, par exemple, s’il est obligé de plier sous le joug du sacerdoce, il ne se soumettra que politiquement. Il sait que ses principes n’ont pour base que l’intérêt, et qu’ils sont