» heureux cul-de-jatte, né pour ramper sur la terre
pendant toute sa vie ? Un théologien nous dit à
cela : ce sont des effets de la nature. Mais
qu’est-ce que c’est que la nature ? Est-ce un
autre dieu que nous ne connaissons pas ? Agit-elle
par elle-même et indépendamment de la
volonté de Dieu ? Non, dit encore sèchement
le théologien. Comme Dieu ne peut pas être
l’auteur du mal, le mal ne peut exister que par
le moyen de la nature. Quelle absurdité ? Est-ce
du bâton qui me frappe dont je dois me
plaindre ? n’est-ce pas de celui qui a dirigé le
coup ? n’est-ce pas lui qui est l’auteur du mal
que je ressens ? Pourquoi ne pas convenir une
bonne fois, que la nature est un être de raison,
un mot vuide de sens ; que tout est Dieu, que le
mal physique qui nuit aux uns sert au bonheur
des autres ; que tout est bien ; qu’il n’y a rien de
mal dans le monde, eu égard à la divinité ; que
tout ce qui s’appelle bien ou mal moral, n’est
que relatif à l’intérêt des sociétés établies par les
hommes, mais indifférent à Dieu par la volonté
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