Page:Lettres galantes et philosophiques de deux nones, 1797.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
96


j’avais été témoin, et que j’avais en partie réalisées.

Mon dessein, en le rangeant ainsi par ordre, était de les faire passer un jour à la postérité la plus reculée ; mais, ma sœur Christine, que de Midas, dont l’univers fourmille, vont se récrier contre une pareille production, si jamais elle paraît au grand jour !

Il n’y a pas, diront-ils, une seule page de sentiment dans toute cette brochure. Ce n’est qu’un tissu de sales débauches, d’irréligion et d’impiété. L’auteur, ajouteront-ils, en s’appropriant toutes les gradations du libertinage, a donné dans les écarts les plus honteux et les plus infâmes : c’est un âme basse, un individu sans mœurs, et fait pour être proscrit de la société civile.

Tel est à-peu-près le langage de ces ogres qui déchirent le genre humain ! Mais, ma sœur Christine, que m’importent leurs hurlemens, ce n’est pas pour eux que j’écris. Ton suffrage me vaut mieux que celui de toutes les universités du mon-

de ;