Page:Lettres inédites de Marc Aurèle et de Fronton, tome 1, 1830.djvu/13

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LETTRE II

A M. FRONTO, ANTONIUS CAESAR

Mais, que dis-je ? celui-là est le plus puissant qui à la puissance de bien faire joint encore la volonté. Rien de plus fort que ces pensées ; rien de plus naturel, et pourtant rien de plus nerveux que cette élocution. Car je n’irai pas te priver d’un éloge si mérité, par crainte de louer impudemment mon propre éloge. Tu as donc bien réussi, et par un très bel ouvrage, auquel, à part le sujet, tout honneur est dû pleinement. Au reste, je n’avais pas besoin de ce discours pour me faire connaître toute ton âme ; car je savais déjà bien que toutes mes actions, toutes mes paroles trouvaient en toi un approbateur plein de bonté. Adieu, mon très cher Fronto. Dans cette partie de ton discours consacrée par ta reconnaissance à la mémoire de ma Faustina, j’ai vu encore plus de vérité que d’éloquence ; car il en est ainsi : oui, j’aimerais mieux, par les dieux, vivre avec elle à Gyare que sans elle dans le palais des empereurs.

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