Page:Lettres inédites de Marc Aurèle et de Fronton, tome 1, 1830.djvu/21

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LETTRE IV ===

A MON SEIGNEUR CESAR

Niger Censorius a fini ses jours. Il nous a laissé les cinq douzièmes de ses biens par un testament, innocent d’ailleurs, mais d’un style inconsidéré : il a consulté en l’écrivant plutôt sa colère que son devoir. Car il s’est déchaîné avec une rigueur outrée contre Cavius Maximus, homme fort illustre et bien digne de notre respect. A ce sujet, j’ai cru nécessaire d’écrire à ton père, notre seigneur, et à Cavius Maximus lui-même des lettres qui m’ont bien coûté. Je ne pouvais m’empêcher d’y blâmer Niger, que je désapprouvais ; et cependant je désirais et il était juste d’y garder les ménagements d’un ami et d’un héritier. Enfin, comme je fais de toutes mes affaires, j’ai voulu t’apprendre celle-ci ; j’ai même essayé de t’écrire à ce sujet une plus longue lettre, mais, par réflexion, j’ai jugé plus convenable de ne pas t’étourdir ainsi, ni te détourner d’occupations meilleures.

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