Page:Lettres inédites de Marc Aurèle et de Fronton, tome 1, 1830.djvu/27

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autre temps viendra peut-être où je pourrai t’apaiser et remettre sa mémoire en grâce avec toi. En attendant, ne prête pas l’oreille à la malignité de ces hommes qui te rendent, par la calomnie, ma fidélité suspecte. Je l’ai gardée ferme et sincère pour Censorius : n’ai-je point une raison plus puissante encore de m’efforcer de la conserver pour toi éternelle et inaltérable ?

LETTRE VIII

A ANTONINUS PIUS AUGUSTUS, FRONTO

Que j’aie donné tous mes soins, très saint empereur, que j’aie prodigué toute l’activité de mon zèle à m’acquitter de mes fonctions proconsulaires, c’est ce que témoigne le fait lui-même. Car, tant que l’incertitude a duré, j’ai contesté sur les droits du sort ; et lorsque par le droit des enfants un autre vint à occuper la première place, j’ai accepté comme de mon choix l’opulente province qui me resta. Je disposai ensuite avec soin tout ce qui tendait à régler mon gouvernement, afin de pouvoir plus aisément, à l’aide de mes amis, exécuter de si grands travaux. Je fis venir chez moi mes proches et tous ceux dont je connaissais la foi et l’intégrité. J’écrivis à mes amis d’Alexandrie de se rendre au plus tôt à Athènes, et de m’y attendre ; et