Page:Lettres inédites de Marc Aurèle et de Fronton, tome 1, 1830.djvu/341

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matin, et un lieu commun d’avant-hier. Hier, toute la journée nous avons battu les chemins ; aujourd’hui il sera difficile de pouvoir faire autre chose que la pensée du soir. Quoi ! vas-tu dire, dormiras-tu toute une nuit si longue ? Oui, je puis la dormir, car je suis un grand dormeur ; mais il fait si froid dans ma chambre qu’à peine je puis mettre ma main à l’air. Mais ce qui me détourne surtout l’esprit de l’étude, c’est de t’avoir, par mon extrême amour des lettres, porté malheur avec mon Porcius, comme l’évènement le prouve. Adieu donc tous les Porcius, tous les Tullius, tous les Crispus, pourvu que tu te portes bien, et que, même sans livres, je te voie ferme et debout. Adieu, ma première joie, mon très-doux maître. Ma souveraine te salue. Envoie-moi trois pensées200 et des lieux communs.