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LETTRE II



Sans mentir, cette dame d’hier au soir est bien laide ; elle danse d’un méchant air, et le comte de Cugne avoit eu grand tort de la dépeindre comme une belle personne. Comment pûtes-vous demeurer si longtemps auprès d’elle ? Il me sembloit, à l’air de son visage, que ce qu’elle vous disoit n’étoit point spirituel. Cependant vous avez causé avec elle une partie du temps que l’assemblée a duré, et vous avez eu la dureté de me dire que sa conversation ne vous avoit pas déplu. Que vous disoit-elle donc de si charmant ? Vous apprenoit-elle des nouvelles de quelque dame de France qui vous soit chère, ou si elle commençoit à vous le devenir elle-même ? car il n’y a que l’amour qui puisse