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Les Journaux.

Comme la vapeur ou l’électricité, le journal est une force qui, du jour de son apparition, a révolutionné le monde ; cette force on ne la détruira pas, on ne l’endiguera pas, il s’agit de s’en bien servir.

Si la presse est le plus souvent un fait mauvais, il est faux que ce soit son essence. Comme la passion elle est bonne ou nuisible selon l’objet auquel elle s’applique. Elle est plutôt bonne, car elle tend à augmenter les rapports des hommes entre eux, à renouer les liens de leur dépendance mutuelle, parce qu’elle est un coefficient social. Le poète antique tenait pour un signe de supériorité que rien de ce qui concerne l’homme ne lui fut jamais étranger. Grâce à la presse, rien, désormais, de ce qui concerne l’homme sur l’immense surface du globe ne nous est étranger : en quelques heures nous sommes informés des événements heureux ou malheureux qui s’accomplissent à des milliers de lieues… Par le moyen de la presse qui supprime les anciennes barrières du temps et de l’espace, l’homme est comme approché de l’homme, il lui devient plus frère.

Le journal n’est pas comme le livre qui attend, comme le livre qui est cher, comme le livre qui est encombrant et inerte. Le journal a des pieds ; le journal a des ailes ; il va trouver les gens chez eux, les met en rapport malgré eux, les renseigne sur tout et sur tous. Il est l’ami de la maison, venu de loin et marchant vite, l’esprit chargé de pensées et de souvenirs. C’est la photographie de la vie humaine renouvelée chaque jour et où se peignent toutes les nuances de pensées, de sentiments, soit de joies ou de terreurs qui l’affectent.

Rouyn, dès sa naissance avait compris cette nécessité qu’il y a pour une ville minière, vieille de quelques années seulement, d’avoir un organe qui renseigna sur les activités de la région, qui attira l’attention des financiers sur les richesses de notre sous-sol, qui, pour ses conscrits, aida nos édiles à bien administrer la chose publique. C’est