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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/177

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L’ÉPOUVANTE

— Même, ajouta-t-il, je n’ai pas osé lui porter de calendrier au premier janvier. On ne peut vraiment pas demander d’étrennes à quelqu’un qu’on ne sert jamais.

Quant à Onésime Coche, il s’énervait dans l’attente. Il aurait voulu à la fois brusquer les événements, et retarder leur cours. Il commençait à se rendre compte des complications formidables qu’il avait apportées dans son existence, et voyait sous des aspects moins brillants les résultats utiles qu’il tirerait de l’aventure. Le certain, pour l’instant, c’est qu’il vivait en errant, n’osant s’arrêter nulle part, incapable de se renseigner, tenaillé du désir impérieux de revoir les lieux du crime… comme un véritable criminel.

— Et, ajoutait-il, ce ne serait pas déjà si bête. On a sûrement établi une souricière autour du boulevard Lannes, et, parmi la foule qui défile devant la maison, il y a autant d’agents en bourgeois que de badauds ; on me connaît ; le Monde, avec l’allure mystérieuse de ses articles, gêne la police, et on ne manquerait pas de me filer… Tout irait grand train après cela.