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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/195

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L’ÉPOUVANTE

— Non… Laissez un mot. On le lui remettra avec ses lettres qui l’attendent depuis trois jours.

— Trois jours ! songea Javel, est-ce que je tiendrais le bon bout, par hasard ?

Et il ajouta, comme se parlant à lui-même :

— Lui laisser une lettre ?… Peuh !…

Puis, réfléchissant qu’il y avait peut-être des renseignements à glaner et que, tout en écrivant, il pourrait faire parler la concierge, moins défiante vis-à-vis d’un monsieur assis dans sa loge qu’envers un visiteur debout sur le pas de sa porte, il répondit :

— Oui, si ça ne vous dérangeait pas, j’écrirais bien un mot.

— Du tout. Asseyez-vous… vous avez de quoi écrire ?…

— Non, fit-il.

Quand on lui eut apporté plume, encre et papier, il s’assit devant la table, et commença à écrire une vague lettre de sollicitation, se disant journaliste, sans situation, acculé à la misère, et priant son confrère de lui venir en aide.

Arrivé au bas de la page, il s’arrêta, prit sa