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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/238

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L’ÉPOUVANTE

mois de prison ne conduisait-il pas autrefois son auteur aux galères ? Damiens, roué vif pour avoir porté à Louis XV un coup de canif insignifiant, aurait-il été condamné au vingtième siècle à plus de deux ans de prison pour insulte envers le chef de l’État ?…


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Le premier interrogatoire sommaire terminé, Coche fut enfermé dans une petite cellule du poste.

Derrière sa porte, il entendait causer les agents, et de temps en temps, l’un d’eux venait jeter un coup d’œil sur lui, par un judas.

Vers midi, on lui demanda s’il avait faim. Il répondit : « Oui ». Mais il avait la gorge serrée, et la seule pensée de la nourriture lui soulevait le cœur. Pourtant, pour ne pas avoir l’air trop ému, quand on lui tendit la carte d’un restaurant voisin, il fit son menu — au hasard d’ailleurs. — On lui apporta sa viande toute découpée, et ses légumes, dans de petites assiettes épaisses et lourdes. À force d’avoir été heurtées et lavées, leur émail avait éclaté par endroit, et l’eau