mourut, et sa mort fut la ruine de la troupe obstinée.
Le grand Lupercio manquait dans nos rangs ; mais en son absence, un seul de ses sonnets fit tout l’effet qu’on devait attendre de l’œuvre d’un si grand esprit. Ce sonnet rompit, disloqua, renversa quatorze files des bataillons ennemis, tua deux créoles, et blessa un métis.
Le grand Cordouan (Gongora) lança rien qu’un portefeuille de ses opuscules burlesques et sérieux, et du coup il mit par terre quatre drapeaux.
Le zèle de l’ennemi se ralentissait, et cette canaille barbare, combattait mollement, comme accablée par la fatigue. Mais tout d’un coup la fatale mêlée s’engage de plus belle, les adversaires se serrent de plus près ; ni l’armure la plus solide, ni la cotte de mailles ne résistent. Montés sur des étalons, cinq versificateurs melliflus nous prennent en flanc et en emportent cinq des nôtres. Chacun d’eux était vêtu à la moresque et couvert de plus d’ornements symboliques, que la missive d’un prince ennemi et avisé.
Voici venir, à grande vitesse et avec un bruit menaçant, une enfilade de romances moresques ; on aurait dit d’une pluie de boulets ramés. Heureusement que deux de nos escadrons avaient prévu le coup ; et le projectile rapide et irrésistible ne mit point le désordre dans leurs rangs. Alors Apollon indigné voulut déployer toute sa puissance, toute sa force, et en finir misérablement avec