Page:Lewis Caroll - Alice au pays des merveilles, traduction Henri Bué.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

soupir ; « il est toujours l’heure du thé, et nous n’avons pas le temps de laver la vaisselle dans l’intervalle. »

« Alors vous faites tout le tour de la table, je suppose ? » dit Alice.

« Justement, » dit le Chapelier, « à mesure que les tasses ont servi. »

« Mais, qu’arrive-t-il lorsque vous vous retrouvez au commencement ? » se hasarda de dire Alice.

« Si nous changions de conversation, » interrompit le Lièvre en bâillant ; « celle-ci commence à me fatiguer. Je propose que la petite demoiselle nous conte une histoire. »

« J’ai bien peur de n’en pas savoir, » dit Alice, que cette proposition alarmait un peu.

« Eh bien, le Loir va nous en dire une, » crièrent-ils tous deux. « Allons, Loir, réveillez-vous ! » et ils le pincèrent des deux côtés à la fois.

Le Loir ouvrit lentement les yeux. « Je ne dormais pas, » dit-il d’une voix faible et enrouée. « Je n’ai pas perdu un mot de ce que vous avez dit, vous autres. »