Page:Lewis Caroll - Alice au pays des merveilles, traduction Henri Bué.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Puisqu’il le faut, il le faut, » dit le Roi, d’un air triste ; et, après avoir croisé les bras et froncé les sourcils en regardant la cuisinière, au point que les yeux lui étaient presque complètement rentrés dans la tête, il dit d’une voix creuse : « De quoi les tartes sont-elles faites ? »

« De poivre principalement ! » dit la cuisinière.

« De mélasse, » dit une voix endormie derrière elle.

« Saisissez ce Loir au collet ! » cria la Reine. « Coupez la tête à ce Loir ! Mettez ce Loir à la porte ! Réprimez-le, pincez-le, arrachez-lui ses moustaches ! »

Pendant quelques instants, toute la cour fut sens dessus dessous pour mettre le Loir à la porte ; et, quand le calme fut rétabli, la cuisinière avait disparu.

« Cela ne fait rien, » dit le Roi, comme soulagé d’un grand poids. « Appelez le troisième témoin ; » et il ajouta à voix basse en s’adressant à la Reine : « Vraiment, mon amie, il faut que vous