Page:Lewis Caroll - Alice au pays des merveilles, traduction Henri Bué.djvu/56

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Alice trouvait tout cela bien ridicule, mais les autres avaient l’air si grave, qu’elle n’osait pas rire ; aucune réponse ne lui venant à l’esprit, elle se contenta de faire la révérence, et prit le dé de son air le plus sérieux.

Il n’y avait plus maintenant qu’à manger les dragées ; ce qui ne se fit pas sans un peu de bruit et de désordre, car les gros oiseaux se plaignirent de n’y trouver aucun goût, et il fallut taper dans le dos des petits qui étranglaient. Enfin tout rentra dans le calme. On s’assit en rond autour de la Souris, et on la pria de raconter encore quelque chose.

« Vous m’avez promis de me raconter votre histoire, » dit Alice, « et de m’expliquer pourquoi vous détestez — les chats et les chiens, » ajouta-t-elle tout bas, craignant encore de déplaire.

La Souris, se tournant vers Alice, soupira et lui dit : « Mon histoire sera longue et traînante. »

« Tiens ! tout comme votre queue, » dit Alice, frappée de la ressemblance, et regardant avec étonnement la queue de la Souris tandis que celle-ci