Page:Lewis Caroll - Alice au pays des merveilles, traduction Henri Bué.djvu/75

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« La première chose que j’aie à faire, » dit Alice en errant çà et là dans les bois, « c’est de revenir à ma première grandeur ; la seconde, de chercher un chemin qui me conduise dans ce ravissant jardin. C’est là, je crois, ce que j’ai de mieux à faire ! »

En effet c’était un plan de campagne excellent, très-simple et très-habilement combiné. Toute la difficulté était de savoir comment s’y prendre pour l’exécuter. Tandis qu’elle regardait en tapinois et avec précaution à travers les arbres, un petit aboiement sec, juste au-dessus de sa tête, lui fit tout à coup lever les yeux.

Un jeune chien (qui lui parut énorme) la regardait avec de grands yeux ronds, et étendait légèrement la patte pour tâcher de la toucher. « Pauvre petit ! » dit Alice d’une voix caressante et essayant de siffler. Elle avait une peur terrible cependant, car elle pensait qu’il pouvait bien avoir faim, et que dans ce cas il était probable qu’il la mangerait, en dépit de toutes ses câlineries.