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BERTAUT.

» J’en dirai de même de sa clémence : car, comme les campagnes couvertes de morts ont été les preuves de sa valeur, ainsi tant de villes préservées de sac et de pillage, durant la plus grande fureur des armes victorieuses, sont et seront à jamais les monuments de sa douceur et bonté. Mais c’est chose qu’on ne doit non plus confirmer de preuves que sa vaillance : elles sont toutes deux sans contestation, aussi bien que sans comparaison, ses ennemis vaincus confessent l’une, ses sujets conservés témoignent l’autre. Les actes de l’une ont été presque toujours signés de sang, les actes de l’autre l’ont été le plus souvent avec des causes de joie et de piété ; comme s’il eût autant eu de plaisir à pardonner que de gloire à vaincre ; et comme si relever avec la main désarmée l’ennemi jeté à terre après le combat était aussi royal et magnanime que de le terrasser valeureusement avec l’épée en combattant. »

Et parmi tout ce qu’il trouve à louer dans un tel roi, il s’arrête principalement sur les soins consacrés par Henri IV à la conversion des hérétiques ; il vante les moyens moraux employés par lui, « les seuls moyens de ruiner insensiblement l’hérésie, plutôt en la frappant secrètement qu’en tâchant de l’abattre ouvertement à coups de canon. » Il rappelle la joie