Page:Libertad - À la conquête du bonheur, paru dans L'Anarchie, 25 octobre 1906.djvu/4

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Le commerçant placide qui débite avec les mêmes gestes et les mêmes mots, toute sa vie, la même marchandise, et l’anarchiste rêveur qu’il regarde comme un fou, n’en vont pas moins à la conquête du bonheur, quoique sur un mode bien différent.

Disons-le vite, ni les uns ni les autres ne l’atteignent, ou plutôt ni les uns ni les autres n’atteignent le bonheur sous la forme éthérée que les hommes se sont plu à lui donner.

Il reste sur nos épaules le poids des conceptions religieuses et mythiques des siècles premiers. Nous voyons le bonheur comme un état béat, de félicité complète dans lequel nous voguerons sans aucun souci, sans aucun travail, sans aucun effort dans le sein de dieu, dans sa pure contemplation.