Page:Libertad - Aux résignés, paru dans L'Anarchie, le 13-04-1905.djvu/3

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inertie idiote.

Je les hais, oui, je les hais, car moi je le sens, je ne me courbe pas sous le galon de l’officier, l’écharpe du maire, l’or du capitaliste, les morales ou les religions ; il y a longtemps que je sais que tout cela n’est que hochets que l’on brise comme verre… Je me courbe sous le poids de la résignation d’autrui. Ô je hais la résignation !

J’aime la Vie.

Je veux vivre, non mesquinement comme ceux qui ne satisfont qu’une part de leurs muscles, de leurs nerfs, mais largement en satisfaisant les muscles faciaux tout aussi bien que ceux des mollets, la masse de mes reins comme celle de mon cerveau.

Je ne veux pas troquer une part de maintenant pour une part fictive de demain, je ne veux céder rien du présent pour le vent de l’avenir.

Je ne veux rien courber de moi sous les mots Patrie — Dieu — Honneur. Je sais trop le vide de ces mots : spectres religieux et laïques.

Je me moque des retraites, des paradis, sous l’espoir desquels tiennent résignés, religion et capital.

Je ris, de ceux qui accumulent pour leur