Page:Libertad - Gibier de misère, paru dans Le Libertaire, 12-19 septembre 1897.djvu/8

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des prières pendant la messe de plus d’une heure et le sermon dont ces âmes privilégiées doivent se nourrir avant de satisfaire avec les 0 fr. 20 c. de pain accordés leur fringale d’estomac. Un mot, un geste, un rire, de l’inattention pendant le prêche ou le refus de prier à haute voix et chanter entraînent l’expulsion et la privation d’aumône. Pendant l’office, comme dompteurs en cage ou gardes-chiourme au bagne, les sacristains et les curés délégués à cette fonction parcourent les rangs, menaçant qui ne témoigne pas de son ardeur. Enfin, les deux heures d’attente et les deux heures d’office supportées, les mendiants sont autorisés à défiler un à un devant le distributeur qui leur remet une livre de pain. Par ce temps de sacrifices à l’alliance et de pain cher, on le voit, c’est un véritable sacrifice.