Page:Libertad - La Grève des vivants, paru dans L'Anarchie, 2 mai 1907.djvu/9

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Tu avais si bien tout réglé : les accidents, la maladie, la misère avec, pour les entretenir, les haines entre pauvres, les haines entre nations. La pléthore des vivants n’était pas à craindre.

Mais voilà maintenant que tu t’effrayes : l’homme ne se défend plus avec la mort, il y court.

C’est bien là cette grève qui produit ce remous terrible, ce roulis effrayant. Je souris de toutes les autres dont on nous entretient et qui servent de manchettes pour journaux, mais celle-là, celle-là seule me rend songeur, car nul ne parle d’elle et elle arrive pourtant terrifiante et impétueuse.

Nul ne peut empêcher cette ruée à la mort, tant que la vie sera lupanar pour les uns, bagne pour les autres, tant que vivre sera souffrir.