Page:Libertad - Le Culte de la charogne, paru dans L'Anarchie, 31 octobre 1907.djvu/9

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Telles femmes qui pourraient réciter la chronologie des rois de France sur le bout des doigts, sans une erreur de date, ne savent pas quels soins donner à l’enfant qui jette son premier cri de vie.

Alors qu’on laisse la jeune fille près de celui qui meurt, qui agonise, on l’écartera avec un très grand soin de celle dont le ventre va s’ouvrir à la vie.

Les morts obstruent les villes, les rues, les places. On les rencontre en marbre, en pierre, en bronze ; telle inscription nous dit leur naissance et telle plaque nous indique leur demeure. Les places portent leurs titres ou celui de leurs exploits. Le nom de la rue n’indique pas sa position, sa forme, son altitude, sa place, il parle de Magenta ou de Solférino, un exploit des morts où on tua beaucoup ; il vous rappelle saint Eleuthère ou le Chevalier de la Barre, des hommes dont la seule qualité fut d’ailleurs de mourir.