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UNE PROMENADE

La petite sœur ne se montrerait peut-être pas sous un jour très favorable. Elle a les nerfs très excités, et s’impatiente contre nounou, qui ne veut pas la laisser s’accroupir par terre. C’est une succession de petits cris qui deviennent de plus en plus stridents. Sur une chaise en face, de l’autre côté de l’allée, un vieux monsieur qui lisait un journal lève le nez d’un air impatienté et puis s’en va s’asseoir plus loin. C’est humiliant. Mlle Lucette n’est pas humiliée. Elle envoie des coups de griffe de tous les côtés, et de temps en temps empoigne son voile des deux mains pour tâcher de l’arracher. Nounou a fort à faire pour la contenir. Son beau bonnet lui-même n’est pas épargné. Mlle Lucette en a attrapé une coque et l’a secouée si vigoureusement que le papillon s’incline d’un air affaibli. Elle a voulu aussi arracher à Jip une poignée de