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LA PETITE SŒUR DE TROTT

ouverts. Il y aura le déjeuner ; — quelle bêtise fera Lucette aujourd’hui ? — il y a un joujou neuf ; — on aura un très bon dessert à midi ; — peut-être fera-t-on une promenade en voiture. C’est comme si peu à peu une série de phares étincelants venaient dissiper cette vapeur du matin : et tout à coup on se trouve plein d’une clarté si gaie où luisent tant de perspectives souriantes qu’il vous semble que jamais le jour ne suffira pour tout cela. Alors, réveillé pour de bon, on saute de son lit et on court à sa toilette, impatient de revivre.

Mais ce matin, quand Trott s’est réveillé, cela n’a pas été comme d’habitude. Avant qu’il ait eu les yeux ouverts, il s’est senti le cœur oppressé par quelque chose de lourd et de noir. Et il aurait voulu pouvoir se rendormir pour longtemps, peut-être pour toujours, afin de ne pas savoir…