Page:Lichtenberger - La Philosophie de Nietzsche.djvu/176

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parfumé d’une religieuse ivresse, la grande pensée du Retour éternel :

              Eins !
O Mensch ! Gieb Acht !
              Zwei !
Was spricht die tiefe Mitternacht !
              Drei !
« Ich schlief, ich schlief, —
              Vier !
« Aus tiefem Traum bin ich erwacht : —
              Fünf !
« Die Welt ist tief,
              Sechs !
« Und tiefer als der Tag gedacht.
              Sieben !
« Tief ist ihr Weh —,
              Acht !
« Lust — tiefer noch als Herzeleid :
              Neun !
« Weh spricht : Vergeh !
              Zehn !
« Doch alle Lust will Ewigkeit, —
              Elf !
« — Will tiefe, tiefe Ewigkeit ! »
              Zwölf ![1]

  1. Voici le sens littéral de ce psaume, scandé par les douze
    coups de minuit, et dont aucune traduction ne peut évidemment
    rendre, même d’une manière approchante, la poésie étrange et
    toute musicale : « Ô homme ! Prends garde — que dit le minuit
    profond ? — « Je dormais, je dormais, — me voici réveillé d’un
    rêve profond : — Le monde est profond, — et plus profond que
    ne le pensait le jour. — Profonde est sa douleur, — sa joie, plus
    profonde encore que sa souffrance. — La douleur dit : Péris ! —
    Mais toute joie veut l’éternité, — veut une profonde, profonde
    éternité. » W. VI, 332 s., 471.