Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/114

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son pain quotidien avec des confitures, du beurre, des gâteaux, du chocolat…! Trott sent le rouge lui monter au visage.

Il n’a pas la controverse patiente. Il saisit la pelle et en applique un bon coup sur la tête du sceptique qui le reçoit passivement en se protégeant du coude et en louchant vers lui avec une surprise ahurie.

— Tu es un méchant, et le bon Dieu fait joliment bien de ne pas te donner à manger, si c’est comme ça que tu le remercies.

— De quoi qu’y faut que je le remercie ? geint le petit garçon.

Cette question embarrasse Trott. C’est vrai : quand on est méchant ou trop malheureux, on n’aime pas prier le bon Dieu. On est fâché contre tout le monde et on a envie de bouder. Trott avait déjà fait deux