Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques glissent dans les corridors, si doucement qu’on a presque peur. Il n’y a ni chien, ni chat, ni oiseau. On n’entend que la grande voix de la mer qui se plaint, gronde ou murmure au pied de la villa, la mer qui a pris le fils de Mme de Tréan. Quand il va chez elle, Trott est intimidé et parle bas comme quand il entre dans une église. Il n’y a que des meubles sombres et graves, des tentures avec des plis lourds, et des tapis épais ; de grands rideaux voilent la fenêtre, et le soleil n’entre point. Pourquoi Mme de Tréan aimerait-elle le soleil ? Ses yeux ont tant pleuré qu’ils se sont fondus, et maintenant elle ne voit plus rien : elle est aveugle. Quand elle soulève ses paupières qui sont presque toujours baissées, on aperçoit quelque chose de vague, de trouble, de profond, qui effraye :