Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/146

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doute, s’il mettait son coude sur la table ou s’il renversait son verre, Mme de Tréan ne le verrait pas. Mais ce serait beaucoup plus mal, ce serait comme un mensonge. Et Trott s’applique tant que la sueur lui en vient au front. Aussi ne prête-t-il qu’une oreille distraite aux conversations.

C’est presque toujours maman qui parle. Elle n’est jamais fatiguée ! Mme de Tréan l’écoute, place un mot de temps en temps, et un petit sourire lui vient au coin de la bouche. Mlle Millet est dans le ravissement, elle a les yeux ronds et la bouche ouverte. Et maman a l’air enchantée de son succès.

— Il y a longtemps que vous n’avez eu de nouvelles de Pierre, mon enfant ?

— Voilà déjà trois semaines ! Si vous saviez, chère madame, comme cette sépa-