Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/18

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« Attends ! » et Trott se précipite dans la salle à manger. Hélas ! voilà que Louise a desservi pendant son absence : il n’y a plus rien sur la table. Trott pourrait aller demander du pain à la cuisine, mais il sait bien que la charité doit être discrète. Trott est désolé. Il va à la fenêtre et voit l’âne dans la cour. L’âne lève le nez et s’approche à petits pas d’un air joyeux. Il s’arrête devant Trott et paraît le regarder avec étonnement, puis avec reproche : quoi ! lui a-t-on donné une fausse espérance ? et l’âne exhale sa déconvenue dans un braiment sonore, comme celui du matin. Ce braiment retentit aux oreilles de Trott comme un cri de désespoir et de blâme douloureux. Les larmes lui viennent aux yeux ; ne pourra-t-il donc rien donner à l’ami du petit Jésus ?