Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/191

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Trott veut bien. Il reste tout tranquille.

Peu à peu le jour se fond et la chambre devient obscure. Trott est sur le dos, les yeux grands ouverts. Il y a maintenant deux ronds de lumière au plafond ; un grand, tout pâle, celui de la veilleuse ; un plus petit, plus brillant, celui de la lampe de maman. Ils tremblotent tout doucement comme des yeux qui clignent ou comme des papillons qui ne peuvent pas s’envoler. Autour, le noir s’étend, descend, devient plus noir, et le silence et la nuit sont partout.

Mais Trott n’a pas peur de cette nuit. Car la voilà qui se peuple, qui s’anime, qui grouille bien vite, partout, de toutes sortes de choses extraordinaires. De tous les coins du noir il se met à sortir des nuages qui nagent dans l’air. Ils sont noirs aussi. Mais au milieu il monte comme des bulles rouges