Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/204

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est pour Trott l’infini. Il est resté tant de jours dans son lit !

Trott se met à repenser en arrière, vaguement : maintenant c’est très doux, quoique pourtant cela lui donne un peu de frayeur. C’est comme si, dans sa vie, il y avait une espèce de trou noir et profond. En regardant bien, il y a des choses qu’il distingue encore, comme si le noir n’était pas tout noir, comme si des fantômes s’agitaient dedans. Celui-là ressemble à sa petite maman ; mais il est tout pâle, tout triste, tout maigre ; ce n’est pas elle. Cet autre ressemble à une Jane qui aurait les yeux rouges et son bonnet de travers. Cet autre encore au gros docteur derrière les verres de ses lunettes. Tout cela est loin, loin, et si vague, comme ce qu’il se rappelle quand on lui dit des choses qui sont arrivées l’an