Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/58

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quelquefois on les aperçoit quand on passe près du jardin de l’hôpital ; ils sont tout pâles et tout maigres, et toussent toujours. Pourvu qu’on ait pu leur donner beaucoup d’argent !

M. Aaron hausse les épaules d’un air dédaigneux. Il n’admet pas ce genre de fêtes, qui servent plus à amuser les oisifs qu’à secourir les pauvres. Au moins la moitié de l’argent qu’elles rapportent est mangée en frais inutiles. C’est une très sotte habitude que de faire de la charité une manière de distraction. Que l’on s’amuse tant qu’on peut, c’est très bien. Mais, quand on s’occupe des pauvres, il faut le faire sérieusement, se donner tout entier à cette tâche, sans songer à soi et à son propre plaisir.

Trott n’a pas très bien compris tout ce qu’a dit M. Aaron. Ce qui est clair, c’est