Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/60

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guère M. Aaron. Mais il ne peut s’empêcher d’être plein d’admiration. Thérèse a joliment tort de dire que M. Aaron n’est qu’un vilain avare de Juif… à moins que… M. Aaron a dit qu’il fallait donner tout ou rien. Qui sait ? peut-être qu’il ne donne rien.

Une complainte mélancolique vient geindre aux oreilles de Trott. C’est un pauvre vieux mendiant qui est accroupi au bord de la route. Ses habits sont tout déchirés et ont la couleur de la poussière. Une barbe en broussaille pendille sous son menton ; des cheveux épars descendent sur ses joues creuses ; des mains crochues tiennent une chose extraordinaire, qui ressemble vaguement à un chapeau et qu’il tend aux passants. Il est si sale, si misérable, si lamentable, qu’on aimerait mieux ne pas le voir.