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aux précédents, ils préférèrent la tête camuse, la tête de renard, et cela pour quels motifs ? Pour des motifs si peu fondés, qu’ils n’eussent pu soutenir l’examen et qui n’avaient pas la raison d’être. Est-ce pour qu’un cheval dont la tête affectait une des formes ci-dessus, et généralement considérées aujourd’hui comme vicieuses, s’était fait remarquer dans un tournoi, dans un cirque, dans une course par son élégance, son énergie et la vitesse de ses allures qu’on devait le préférer ? Cet exclusivisme est blâmable, surtout n’ayant aucune base fixe, aucun but physiologique expliquant le mobile qui avait pu le faire persister. Celle qui fut le plus en vogue, la tête busquée, et elle le fut tant qu’elle avait par son importance momentanée, humilié, effacé même l’importance de toutes les autres, n’avait pas plus de raison sérieuse que les autres pour occuper le rang sur lequel on l’avait placée ; et on eût demandé aux partisans les plus zélés de la doctrine de Bourgelat le motif qui les maintenait dans leur croyance, ils n’auraient donné que des explications vagues ou manquant dans leurs principes. Or, pas de principes, pas de conclusion.

Quand plus tard on a reconnu qu’on avait fait une fausse route, qu’on eut reconnu les inconvénients de la mode, le mal était à réparer. Les Anglais furent moins exclusifs d’abord, et plus tard, quand ils le devinrent, ils prirent pour type principal et définitif, Éclipse, le fameux coursier qui n’a été battu par aucun de ses concurrents, et dont on ne pouvait contester la beauté absolue et l’énergie, devenues proverbiales dans tous les pays où l’on s’occupe de la science hippique. Toutefois, s’ils l’ont pris comme type ils ont cherché à le perfectionner. Je n’ai pas à m’occuper ici du plus ou moins de réussite qu’ils ont obtenu dans leurs améliorations.