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Page:Lindau - Un voyage autour du Japon.djvu/106

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Yézo un territoire d’une faible étendue, mais sur lequel se trouve la grande cité d’Hakodadé. Le plus puissant feudataire de Yézo est le prince de Mats-maï, vassal lui-même du taïkoun. Ses domaines couvrent au sud-ouest une bonne partie de l’île, et forment une principauté dont la capitale, Mats-maï, à l’une des extrémités du détroit de Tsougar, renferme de dix à quinze mille habitants. Cette ville, n’ayant pas été comprise parmi les ports ouverts aux Européens, n’est guère connue que de nom. Un marchand étranger que l’amour du négoce et des aventures avait poussé à Mats-maï, et qu’on y avait retenu prisonnier pendant quelques jours, m’a raconté que, semblable aux autres cités japonaises, cette ville était propre et bien tenue, et qu’elle contenait, outre les édifices destinés au prince et à sa suite, un grand nombre de temples. Le reste de Yézo, c’est-à-dire ce qui n’appartient ni au taïkoun ni au prince de Mats-maï, est divisé en portions à peu près égales entre les sept grands princes du nord de Nippon, à la charge d’entretenir à frais communs, pour la défense de l’île entière, une garnison de huit mille soldats qui occupent des postes militaires échelonnés autour des côtes.

La population japonaise de Yézo est répartie dans ces deux villes de Hakodadé et de Mats-maï, ainsi que dans d’autres centres d’une moindre importance, et qui se sont formés en grande partie dans