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Page:Lindau - Un voyage autour du Japon.djvu/29

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dans un parfait accord avec ce que le pays et l’état de leur civilisation leur offraient. L’Occident et ses merveilles, le génie européen et ses hardis pionniers leur inspiraient une admiration mêlée de crainte. Ayant gardé le souvenir des troubles dont les premiers chrétiens venus au Japon avaient été la cause, ils estimèrent, non sans quelque raison, que ce qu’ils avaient à gagner au commerce des étrangers ne valait pas ce qu’ils risquaient d’y perdre, et leurs gouvernants, hommes sages, intelligents, souvent même fort instruits, ne se montrèrent que les fidèles interprètes de l’esprit national en répondant d’abord avec froideur aux avances que les représentants des nations occidentales s’empressèrent de leur faire. Cette réserve n’a pas suffi à garantir le Japon contre l’invasion étrangère. Dès que les Américains et les Anglais avaient résolu de devenir les amis des Japonais, il était impossible à ceux-ci d’échapper à l’étreinte de cette amitié redoutable. On voit maintenant ces nouveaux hôtes solidement établis sur tous les points du Japon ouverts au commerce étranger, et rien désormais ne pourra les chasser de la terre féconde dont ils ont, au nom de la civilisation et de leurs intérêts, entrepris l’industrieuse exploitation.

Autour de la baie de Nagasacki règne une grande animation. À l’entrée, masquée par la petite île de