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Les Betes Fauves. Belette.

plus court, n’ayant jamais dix pouces de long, par la longueur de ſa queue qui eſt de quatre pouces, par ſon poil plus court & moins luiſant. Son pélage eſt dans les régions du nord de couleur blanche pendant l’hiver, à l’exception de la queue qui eſt toujours noire dans ſa dernière moitié ; il eſt jaunâtre ou roux en d’autres tems ou dans des contrées moins froides. La fourrure de cet animal eſt précieuſe, elle étoit autrefois extrêmement eſtimée,

La belette de Java, ſeb. mus. 1. p. 77. t. 48. f. 4. doit-elle être rapportée à cette eſpèce ou à celle de la belette commune ? Il y a le même doute pour le boccamele (bouche à miel) des ſardes, Cettì hiſt. nat. ſard. 1. t. 5. qui approche de l’hermine par ſa queue terminée de noir, & par ſon corps allongé ; il fuit l’homme, ſe nourrit de végétaux & de viande fraiche, eſt avide de miel, ravage les vignes.

XVI. La Belette commune. Muſtela vulgaris.

Pieds fendus ; corps d’un roux brun, blanc en deſſous, queue de la couleur du corps.

Erxleb. mam. p. 471. Schreb. Saeugth. 3. p. 498. t. 138. Briſſ. quad. p. 175. Aldr. dig. p. 307. Jonſt. quad. p. 152. t. 64. Raj. quad. p. 195. Geſn. quad p. 752. Buff. hiſt. nat. VII. p. 225. pl. 29. f. 1. Penn. quad. p. 211. n. 150. Ridinger wilde Th. t. 30. ſyſt. nat. 12. p. 69. n. 11. Hellenius act. Stockh. 1785. trim. 3. n. 9. t. 1.

Elle habite dans la partie tempérée & froide de l’Europe & de l’Aſie juſqu’à la Perſe ſeptentrionale, & devient comme l’hermine, blanche pendant l’hiver, (mais le bout de ſa queue n’eſt jamais noir) elle eſt une fois plus petite que l’hermine ayant à peine ſept pouces de longueur ; elle mange du poiſſon, de la viande, des rats, des ſouris, des œufs, des champignons, mais point d’autres végétaux ; elle eſt très-avide, & très ſoigneuſe à accumuler des vivres ; elle ſent mauvais, elle eſt malpropre, boit ſouvent, fait ſa chaſſe pendant la nuit ; ennemie ſurtout des rats, elle les dévore en entier, n’en laiſſe que les dents, & entre même dans leurs trous pour les y chercher ; les chats ne parviennent point aiſément à la tuer ; elle va, vient & guette ſans ceſſe. On dit qu’étant ef-