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Les Loirs. Rat.

XXXIV. Le Hamſter. Mus cricetus.

Des abajoues ; corps-très noir en deſſous ; des taches blanches ſur les côtés du corps (au nombre de trois).

Pall. gl p. 83. n. 21. Schreb. Saeugth. 4. p. 695. t. 198. A. ſyſt. nat. XII. 1. p. 82. Klein quad. p. 56. Briſſ. quad p. 166. Schwenckf. ther. p. 118. Agric. ſubterr. p. 486. Geſn. quad. p. 738. Raj. quad. 221. Clauder E. N. C. dec. 3. n. 5. p. 376. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 117. pl. 14. Meyer Thiere Norib. 1784. fol. t. 81. 82. S. G. Gmelin it. 1. p. 33. t. 6. Sulzer Verſuch einer Naturgeſchichte des Hamſters. Gotha 1773. Penn. quad. p. 271. n. 200.

b. Variété entièrement noire. Lepechin it. 1. p. 192. t. 15. Pall. it. 1. p. 128. Georgi it. 2. p. 851. Sulzer Naturg. des Hamſters fig. in tit. Schreb. Saeugth. 4. t. 198. B.

Il habite en Sibérie & dans la Ruſſie auſtrale, en Pologne, en Eſclavonie, en Hongrie, en Siléſie, en Bohême, en Allemagne au delà du Rhin, particuliérement dans la Thuringe. Chaque individu ſe creuſe ſous terre un domicile à pluſieurs chambres ou caveaux & à double trou, l’un, oblique dont entr’autres il ſe ſert pour dépoſer ſes ordures, l’autre perpendiculaire (pour entrer & ſortir) & pour donner paſſage à la lumière. Il ſe nourrit durant l’été d’herbes, de racines, & de fruits, rarement de viande & d’animaux ; il amaſſe pour l’automne & le commencement de l’hiver du froment, des feves, des pois, des veſces, des graines de lin ; il engraiſſe alors, & s’engourdit pendant l’autre partie de l’hiver. Il s’accouple en Avril ; la femelle a huit mamelles, porte environ un mois, & produit pluſieurs fois l’an, faiſant à la premiére portée trois ou quatre, & enſuite ſix à neuf petits. Il court avec lenteur & ne grimpe point, mais fouit la terre avec beaucoup de viteſſe, & peut ſe tenir ſur ſes pieds de derriere ; il reſte ordinairement dans ſa retraite pendant le jour, ſe défend opiniâtrement, ronge & perce en peu de tems une planche d’un pouce & demi d’épaiſſeur.

Le putois, les belettes, les chats, les chiens, les renards, les oiſeaux de proie le tuent ; les habitans de la campagne le redoutent par rapport au dommage qu’il cauſe aux productions de la terre, mais ils eſtiment ſa peau & lui dérobent ſes pro-