crabes, en l’argonaute arctique, & la clio bitentaculée ; celle de la variété en méduſes & clupes. La femelle porte pendant neuf à dix mois, elle a deux petites mamelles abdominales, & ne produit qu’un, rarement deux baleineaux, dont la longueur eſt en naiſſant de dix pieds ; ſon affection pour ſa progéniture eſt extrême. Sa chair eſt ſèche, celle de la queue cependant eſt plus ſucculente, plus tendre & mangeable, quoique peu ſavoureuſe. Les lames ou fanons de corne qui garniſſent la mâchoire ſupérieure, ſont d’un très-fréquent uſage, elles ſont diviſées en ſoies en leur bord & à leur ſommet, & ſont dans chaque animal au nombre d’environ ſept cens, celle du milieu eſt longue de dixhuit à vingt pieds. Entre la peau & la chair ſe trouve une ſi grande abondance de lard que d’une ſeule baleine on en obtient ſoixante-dix à quatre-vingt dix tonneaux, qu’on convertit en huile en le faiſant fondre. C’eſt ce qui engage à en faire la pêche ; on s’y adonnoit déjà dès le douzieme ſiecle, au témoignage de Guillaume Briton, poëte contemporain, elle étoit alors très-ſuivie & très-lucrative ſur les côtes de France.
La tête de ce monſtrueux Cétacée fait à-peu-près le tiers de ſon corps, elle eſt un peu plate en deſſus & conformée en forme de toit, avec un gros tubercule, au milieu duquel ſont placés les évents ; gueule longue, contournée en forme d’S, & étendue juſqu’au-deſſous des yeux ; mâchoire inférieure très-large ſurtout dans ſon milieu ; langue molle, adhérante à la mâchoire inférieure, blanche, tachée de noir ſur les côtés ; yeux de la grandeur de ceux du bœuf, ſitués latéralement, très loin du ſommet de la tête & près de l’organe de l’ouie. Peau d’un pouce d’épaiſſeur, couverte d’une épiderme de la groſſeur d’une plume à écrire, luiſante, rarement tout-à-fait noire ou variée de noire & de jaune, plus rarement encore entiérement blanche. Un angle un peu aigu s’étend ſur le milieu de la plus grande diviſion de la queue qui eſt bifide, & ſuit la direction du dos. Penis ou balénas, long de ſix à huit pieds, contenu dans un fourreau ou maniere de gaine.
II. Le Gibbar. Balæna phyſalus.
Double évent vers le milieu de la partie antérieure de la tête ; une nageoire adipeuſe ſituée à l’extrêmité du dos.
Faun. ſuec. 50. Art. gen. 77. ſyn. 107. Briſſ. regn. an. p.
