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Les Brutes. Tatou.

cherchent de nuit leur nourriture ; étant irrités, leurs écailles ſe redreſſent, mais ayant peur, ils ſe ramaſſent en boule, la tête & la queue pliées ſous le ventre, de façon qu’ils ne paroiſſent qu’un globe couvert d’écailles tranchantes. Leur chair eſt mangeable ; leur queue eſt graſſe, recherchée dans les feſtins. Corps couvert en deſſus, en forme de cône de pin, d’écailles ſtriées à leur baſe, & entre-mêlées de ſoies, (dans le pangolin) pileux en deſſous (dans le phatagin.) Queue écailleuſe embriquée. Oreilles nues arrondies. Ongles intermédiaires des pieds antérieurs plus grands, qu’ils retirent en marchant. Ils ſont ſi voiſins des Fourmiliers, qu’il ne different guère que par leur vêtement.

GENRE XI.

TATOU.
Point de dents canines.
Dents molaires courtes, cylindriques, au nombre de ſept ou huit de chaque côté.
Corps encuiraſſé d’un têt oſſeux, entrecoupé de bandes.

I. Le Kabaſſou. Daſypus unicinctus.

Têt diviſé en trois parties[1] ; pieds à cinq doigts.

Briſſ. quad. 43. Schreb. Saeugth. 2. p. 225 t. 75. 76. f. 11. 12. Seb. muſ. 1. p. 47. t. 30. f. 3. 4. Buff. hiſt. nat. X. p. 218. pl. 40. Penn. quad. p. 326. n. 256.

  1. M. de Buffon dit dans une note, que ce qui a fait croire que cet animal n’avoit en effet le têt diviſé qu’en trois parties, c’eſt que les douze bandes mobiles de la cuiraſſe du corps ne paroiſſent pas auſſi diſtinctes & anticipent beaucoup moins les unes ſur les autres que dans les autres eſpeces, en ſorte que cette cuiraſſe paroît au premier coup d’œil comme ſi elle n’étoit que d’une ſeule piece, dont les rangs ſeroient immobiles comme ceux des boucliers, mais pour peu qu’on y regarde de plus près on voit que les bandes ſont mobiles entr’elles & qu’elles ſont au nombre de douze.